top of page
Macron et la Corse : les choses sont enfin claires !

Rédigé le Jeudi 5 Avril 2018

 

Comme le dit le 1er Ministre ce jour, « la Corse a sa place dans la Constitution ».
Sans doute pour y être enterrée.

 

Depuis son élection à la Présidence de la République, il faudrait beaucoup de mauvaise foi pour démontrer que Monsieur Macron a témoigné de la moindre compréhension de la situation réelle de la Corse et de son peuple : distance, froideur, absence d’empathie. Ou même d’écoute. Il a avancé tout simplement masqué, pour les nécessités de sa stratégie donc de  son agenda. 
 D’aucuns objecteront que lors du discours de Furiani, au mois d’Avril 2017, le propos pouvait avoir, en le sollicitant beaucoup, des connotations girondines !! Il y avait surtout un nationalisme français ferme, conquérant, ambitieux avec la révérence obligatoire et gratuite à  Pasquale Paoli, le père de la nation corse. Il faut rappeler que nous étions à la veille de l’élection présidentielle Française !!! 
D’aucuns espéraient que la rencontre avec le Président Macron en Corse serait porteuse d’ouverture ; ils disaient que sa venue lors de l’anniversaire de l’assassinat du Préfet Erignac en Février 2018, serait peut-être l’occasion, choisie et voulue, certes pas de l’oubli du drame, mais le début d’une ère nouvelle où l’Etat et la Corse, conscients des drames qui perturbent la Corse depuis cinquante ans, prendraient le chemin, par le dialogue, de la solution du bénéfice mutuel et du respect des intérêts légitimes des parties, donc de la paix, en prélude à la réconciliation. 
 « La majorité territoriale était adossée à des victoires électorales, démocratiques et significatives  (élections territoriales de 2015 et 2017, élections  législatives de 2017) ; elle assurait à travers le président de l’Exécutif, la présidence de la Commission des Iles de la CRPM - gage de crédibilité et de confiance -  qui lui ont demandé  de convaincre l’UE de la nécessité d’adapter enfin certaines de ses politiques aux différentes spécificités des territoires souffrant de multiples handicaps (montagnes, distance, handicaps … » (fin de citation). 
De bonne foi, nos responsables pensaient, que le bon sens prévaudrait. Ce fut la démonstration de la haine, du mépris, de la provocation, alimentés, dans la conception et l’organisation du déplacement, par la garde prétorienne de la Préfectorale, animée par la seule vengeance corporatiste. 
Puis, lentement mais sûrement, l’espoir se délitait dans l’île et dans la diaspora à travers des comportements, des propos, des reculs tantôt de « Madame Corse », tantôt du premier Ministre, alternant le chaud et le froid tandis que le « front du refus » avait choisi ses hérauts : Jean-Pierre Chevènement, de triste mémoire et défenseur intransigeant du Préfet incendiaire Bonnet, la palme revenant au Président du Sénat qui incarne à merveille la France du repli, de la naphtaline, des illusions enfuies de grandeur après De Gaulle
La confiance, ingrédient de base de toute relation humaine constructive, n’a jamais été présente dans les échanges avec l’Etat. Et l’on s’est acheminé vers la conclusion de la première étape de la négociation avec Paris. Sans illusions. 
Le ballet soigneusement orchestré des va et viens ministériels, des réceptions improductives à Paris, n’ont pu masquer l’intransigeance totale de Paris. Il n’y a pas de problème politique en Corse et cela a été confirmé dans ses choix par Mr Macron. 
Aujourd’hui, nous sommes confrontés à une situation nouvelle : Paris refuse de prendre en compte la dimension politique de la « question corse » ; il nous propose une stagnation, mieux une régression avec des propositions inacceptables. Nous savons que le choix du « statu quo », voulu et imposé par Macron, validé par des éléments les plus conservateurs et très minoritaires en Corse, signifie la mort du peuple corse, le refus de sa reconnaissance, de son identité, de sa maîtrise sur son territoire et donc à terme programme sa disparition. 
Après des décennies de luttes sans aucune compromission, après des victoires sectorielles mais indicatives de la volonté populaire des Corses de l’île et de la diaspora, nous mesurons surtout la rage des militants. Il faut procéder à l’examen objectif de la situation insulaire. 
Aujourd’hui, nous occupons des positions politiques éminentes à la Mairie de Bastia, dans de nombreuses communes, à la CTC ; nous avons 3 parlementaires ; le Président de l’Exécutif dirige la Commission des îles des Régions Périphériques maritimes (CRPM). Nous avons un très fort soutien de la diaspora. 
L’Etat n’est plus en mesure de nous empêcher de mener une politique concrète d’autonomie de nos décisions, dès lors qu’elles s’inscrivent dans le cadre constitutionnel. Nos choix s’inscrivent dans la démocratie, le respect de l’éthique la transparence et le refus total de la violence. 
Les problèmes sont innombrables et aujourd’hui nous devons continuer à les traiter, tout particulièrement dans les principaux domaines : économie, social, logement, précarité, emplois, culture… 
Nous disposons d’atouts naturels, humains et financiers conséquents et la Corse bénéficie d’une excellente image de marque à l’extérieur. 
Cependant la méthode doit radicalement changer : délégation de responsabilité, décentralisation des décisions et surtout implication réelle et effective de la société civile - avec ses forces vives -, qui le plus souvent est marginalisée, passive alors qu’elle doit être le moteur central du changement ! 
Il ne faut surtout pas céder - je ne parle même pas du découragement qui est impensable, inimaginable - :

  • A la révolte, à la radicalisation

  • Au repli sur soi ou sur notre famille politique stricte

La liste des challenges à relever est impressionnante, notamment avec la création d’un développement durable enraciné et le recours, sur la base de l’intérêt général et de la solidarité, aux nouvelles technologies, aux énergies renouvelables, à l’agriculture biologique, à l’export de productions de qualité, de recherche de partenariats, tant dans l’Union Européenne qu’en Méditerranée. 
Mais l’espérance est là, les forces du passé sont déconfites et la jeunesse prend progressivement la relève. 
Nous réclamons depuis 1973, un statut d’autonomie interne au sein de la République Française et dans le cadre de l’Union Européenne. Nous n’avons jamais varié d’un iota. 
C’est la voie salvatrice pour le Peuple et la Nation corses. 
J’ai une confiance absolue dans l’avenir. 
  

bottom of page